28 minutes sur les vaccins

Article mis en ligne le 17 février 2016.

Introduction

Dans cet article, je souhaite revenir sur la deuxième partie de l'émission 28 minutes diffusée le 13 janvier 2016 sur arte et qui concernait les vaccins. Cette émission m'a paru intéressante à plusieurs titres: la répartition des invités m'a parue équilibrée et les informations échangées ont couvert l'essentiel des raisons pour lesquelles, aujourd'hui, la vaccination fait débat en France.

Les invités

Les invités à cette émission étaient:

Que risque-t'on lorsqu'on ne fait pas vacciner ses enfants?

Jacques Bessin, dont les deux enfants ne sont pas vaccinés, indique que, lorsqu'on ne fait pas vacciner ses enfants, l'état fait un procès en accusant les parents de maltraitance. Les parents passent alors devant un juge pour enfants avec une menace de placement de l'enfant. Les parents doivent alors démontrer qu'ils ne sont pas maltraitants pour que le juge leur laisse la garde de leurs enfants.

Monsieur Bessin ajoute que, avec la loi Kouchner [1], le patient peut accepter ou refuser un traitement tel que la vaccination, mais que les lois d'obligation vaccinale sont en contradiction avec cette loi.

La pénurie du DTP

Depuis 2008, le vaccin ne contenant que les 3 valences obligatoires (DTP: diphtérie, tétanos et poliomyélite) n'est plus disponible. Aujourd'hui, pour pouvoir respecter les obligations vaccinales françaises, seul l'Infanrix Hexa est disponible. Celui-ci contient six valences (DTP + coqueluche, Haemophilus influenzae B et hépatite B). Ce vaccin est aussi six fois plus cher.

Le professeur Cohen explique que le DTP a disparu pour plusieurs raisons. Ce vaccin n'était produit que pour le marché français. De plus, les laboratoires affirment que le DTP était un vaccin difficile à produire. Enfin, plusieurs cas de réactions allergiques ont mis un terme à la production de ce vaccin.

La souveraineté des pays en question

Aujourd'hui, ce ne sont plus les pays qui fabriquent eux-mêmes les vaccins. Madame Rivasi affirme que ce sont les laboratoires qui pratiquent la sécurité sanitaire des pays.

Les objectifs de santé publique

Monsieur Bessin indique que les médecins se voient proposer, via la sécurité sociale, un contrat afin de les inciter à vacciner. Le médecin reçoit ainsi de l'ordre de 7 euros à chaque fois qu'il pratique une vaccination.

Le professeur Cohen précise que cette incitation à la vaccination fait partie des objectifs de santé publique, de même que le contrôle de l'hypertension artérielle notamment. Selon lui, faire chuter les couvertures vaccinales peut avoir des conséquences considérables. Il préfère néanmoins l'incitation par la conviction des médecins à l'obligation.

Les effets secondaires

Monsieur Bessin affirme que chaque corps humain est différent d'un point de vue immunitaire, le système immunitaire est différent. Alors comment un produit universel comme un vaccin pourrait-il être efficace pour tout le monde?

Pour lui, le problème n'est pas l'aluminium, mais le droit. Aujourd'hui l'état oblige à faire vacciner contre la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite: "En cas d'accident, vous avez le droit à une indemnisation, à une prise en charge de la part de l'état." Actuellement, le vaccin DTP étant indisponible, si un accident post-vaccinal arrive avec Infanrix Hexa, l'état pourra prétexter que cet accident a pu être provoqué par les valences non-obligatoires.

À la question posée par la journaliste: "Qu'est-ce que vous redoutez quand vous refusez de faire vacciner vos enfants? Qu'est-ce que vous craignez qu'il vous arrive?", Monsieur Bessin répond: "c'est qu'on me rende responsable d'un acte médical que je n'ai pas choisi en cas d'accident post-vaccinal et qu'on me dise circulez y a rien à voir, fallait pas l'accepter. C'est ce qui s'est passé pour la petite Ayana qui est décédée au mois de juillet. Vaccinée à midi, dans le coma à 3h du matin, décédée 2 mois plus tard." Il précise qu'aucun autre médicament ni traitement n'avait été administré à la petite fille entre midi et 3h du matin. Il évoque également le décès de Lolita.

Pour le professeur Cohen, tous les médicaments ont des effets indésirables. D'après lui, le rapport bénéfice-risque reste néanmoins en faveur de la vaccination. Néanmoins, pour lui, l'obligation vaccinale, telle qu'elle est actuellement, est inacceptable.

Pour madame Rivasi, cela appelle la question de la remontée des effets secondaires, de la collecte des informations: qui les collecte, qui les analyse? Elle prend l'exemple du vaccin Rotateq. Il était recommandé en 2014 puis on a découvert que les laboratoires pharmaceutiques avaient caché des effets secondaires et notamment les décès de certains enfants. À l'heure actuelle, il n'est plus recommandé.

Elle ajoute qu'aujourd'hui, les études cliniques sont réalisées par les laboratoires, il n'y a pas d'expert indépendant.

Elle termine en disant que 15 pays en Europe sur 28 n'ont pas d'obligation vaccinale, celle-ci étant remplacée par une simple recommandation avec une confiance de l'état.

Monsieur Bessin accuse alors Marisol Touraine et ses conseillers de vouloir abolir la vaccination en France, tout en rendant la vaccination obligatoire pour aller à la crèche et à l'école: "Nous sommes des citoyens qui ne devons pas être pris en otages par un système financier, médicamenteux et des experts."

Le cas de la grippe H1N1

Lors de la grippe H1N1, "la France est le seul pays à avoir acheté autant de doses", d'après madame Rivasi, "94 millions de doses, pour 2 doses alors qu'on savait depuis septembre qu'une seule dose suffisait."

Pour elle, le problème est que la ministre de la santé de l'époque, madame Bachelot, a été conseillée par un comité d'experts dont beaucoup étaient financés par les laboratoires pharmaceutiques. On est donc en présence de conflits d'intérêt. "Les citoyens ont couru des risques", dit-elle, "Pandemrix a provoqué des narcolepsies chez les enfants, notamment en Finlande et en Suède." Pour le professeur Cohen, c'est au moment où les experts sont en instance de décision qu'ils ne doivent pas avoir de conflit d'intérêt.

Le Gardasil

Le Gardasil est un vaccin qui n'est pas obligatoire. Ce n'est pas un vaccin contre le cancer du col de l'utérus, mais un vaccin qui protège de certains papillomavirus responsables du cancer du col de l'utérus. Le cancer du col de l'utérus est responsable d'environ 1000 décès par an en France. Le Gardasil est recommandé pour les jeunes filles entre 11 et 14 ans.

Il est très contesté aujourd'hui suite à la plainte portée en 2013 par Marie-Océane Bourguignon, alors âgée de 18 ans, contre Sanofi. Elle accuse le vaccin de lui avoir provoqué une sclérose en plaques, et le laboratoire de ne pas l'avoir prévu dans la notice. 50 autres femmes se sont jointes à la procédure. Cette affaire a ensuite été classée sans suite, la justice estimant qu'aucune pathologie n'avait été reconnue comme étant en lien de causalité avec le vaccin.

Pour ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé): les bénéfices sont supérieurs aux risques. Le professeur Cohen justifie cette décision en affirmant que beaucoup d'effets qu'on attribue aux vaccinations sont des relations temporelles, mais pas causales.

Madame Rivasi conseille, elle, de ne pas faire vacciner les jeunes filles avec le Gardasil mais leur recommande le frottis vaginal. Elle estime qu'il y a une pression énorme de la part des laboratoires pour le Gardasil. Elle indique que certains pays ne recommandent plus ce vaccin et que plus de 1000 médecins ont fait une pétition pour faire un moratoire dessus.

Notes de bas de page

  1. ^ L'article L. 1111-4 du code de la santé publique dit:
  2. Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé.

    Toute personne a le droit de refuser ou de ne pas recevoir un traitement. Le suivi du malade reste cependant assuré par le médecin, notamment son accompagnement palliatif.

    Le médecin a l'obligation de respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix et de leur gravité. Si, par sa volonté de refuser ou d'interrompre tout traitement, la personne met sa vie en danger, elle doit réitérer sa décision dans un délai raisonnable. Elle peut faire appel à un autre membre du corps médical. L'ensemble de la procédure est inscrite dans le dossier médical du patient. Le médecin sauvegarde la dignité du mourant et assure la qualité de sa fin de vie en dispensant les soins palliatifs mentionnés à l'article L. 1110-10.

    Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment.

    Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, aucune intervention ou investigation ne peut être réalisée, sauf urgence ou impossibilité, sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6, ou la famille, ou à défaut, un de ses proches ait été consulté.

    Lorsque la personne est hors d'état d'exprimer sa volonté, la limitation ou l'arrêt de traitement susceptible d'entraîner son décès ne peut être réalisé sans avoir respecté la procédure collégiale mentionnée à l'article L. 1110-5-1 et les directives anticipées ou, à défaut, sans que la personne de confiance prévue à l'article L. 1111-6 ou, à défaut la famille ou les proches, aient été consultés. La décision motivée de limitation ou d'arrêt de traitement est inscrite dans le dossier médical.

    Le consentement du mineur ou du majeur sous tutelle doit être systématiquement recherché s'il est apte à exprimer sa volonté et à participer à la décision. Dans le cas où le refus d'un traitement par la personne titulaire de l'autorité parentale ou par le tuteur risque d'entraîner des conséquences graves pour la santé du mineur ou du majeur sous tutelle, le médecin délivre les soins indispensables.

    L'examen d'une personne malade dans le cadre d'un enseignement clinique requiert son consentement préalable. Les étudiants qui reçoivent cet enseignement doivent être au préalable informés de la nécessité de respecter les droits des malades énoncés au présent titre.

    Les dispositions du présent article s'appliquent sans préjudice des dispositions particulières relatives au consentement de la personne pour certaines catégories de soins ou d'interventions.


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